3 clés pour "BIEN" pratiquer
Il y a pratiquer et pratiquer... Je vous partage ma propre expérience ;)
“Bien” pratiquer repose sur ces 3 clés :
Savoir commencer
Savoir s’arrêter
Savoir s’entraîner
Savoir commencer
« Lève-toi et marche. »
C’est sans doute le moment le plus déterminant et il se joue sur une fraction de seconde.
C’est un peu comme un moment en suspension où vous vous trouvez sur une arête toute fine d’un côté il y a «la pratique » et de l’autre il y a… « le canapé ».
Pour vous donner toutes les chances, extirpez-vous du canapé et une fois debout vous verrez que quelque chose a changé… un peu plus d’entrain…
Puis, marchez vers vos chaussures d’entraînement… vous y êtes presque… et enfin, enfilez vos chaussures… vous y êtes… car personne n’enlève ses chaussures alors qu’il vient juste de les mettre… vous êtes fin prêt(e) pour y aller !
Savoir s’arrêter
« À chaque jour suffit sa peine. »
Il s’agit d’un entraînement et non d’une torture.
Il y a deux types d’arrêt :
Arrêter de répéter un mouvement pour passer à un autre
Finir l’entraînement
Pas la peine d’en faire trop, juste en faire suffisamment pour apprendre et non se faire mal car le véritable objectif d’un entraînement c’est apprendre, explorer, voyager à travers soi…
TOUT donner, se déchirer… Pour beaucoup, le « kiff » après un entraînement c’est de se sentir vidé.e et d’avoir mal… oui, effectivement une bonne torture physique et mentale dont l’ego se gargarise et se satisfait… à vos dépens mais là vous ne le savez pas encore…
Vous croyez vraiment vous être fait du bien et vous progressez, vous devenez effectivement de plus en plus fort(e), endurant(e)… et vous vous abîmez… lentement ET sûrement… Vous avez intégré la souffrance à votre progression, à vos réussites… comme une normalité… une nécessité : « Tout a un coût… » vous persistez mais vous n’apprenez pas vous ne faites qu’entretenir cette croyance que « pour s’améliorer et se faire du bien, il faut savoir se donner (se faire) du mal »…
Puis un jour, votre corps tout abîmé vous trahit… mais en fait c’est vous qui l’avez trahi en vous blessant un peu plus à chaque fois… Vous arrivez en haut de la montagne… votre ego en tout cas… et sans prévenir (enfin si, il vous a alerté à maintes reprises mais vous ne l’écoutiez pas) votre corps lâche… tout s’effondre et là vous prenez une claque, vous ne comprenez pas… vous voulez remonter là-haut… vous n’avez pas compris, vous recommencez à vous faire mal… votre ego vous tient encore alors que votre corps est entrain de sombrer… puis un jour, votre crédit est épuisé… le corps ne suit plus et vous accule à une révolution intérieure : « Comment apprendre à me mouvoir sans me faire mal ? »
Néanmoins, je vous l’accorde, se faire mal, c’est aussi un chemin pour apprendre qu’apprendre et s’élever n’est pas lié à la souffrance physique, ni n’est une question de force mentale… c’est avant tout aimer ce qu’on fait… S’aimer dans ce qu’on fait… passer de l’inconscience de soi à la conscience de soi…
la nécessité du noir pour que le blanc existe et créer ce mouvement, le mouvement, l’élan vers une transformation… notre transformation.
Apprendre c’est se nourrir et se remplir et non se pourrir et se vider
Alors finissons en avec cette croyance surprenante et clamons :
« Vous n’avez pas besoin de vous faire mal pour apprendre ! »
au contraire la douleur, la souffrance peuvent vous faire passer à côté d’un apprentissage vertueux… si vous n’êtes pas dégoûté(e) ou brisé(e) avant…
Savoir s’entraîner
« L’impatience est le mauvais chemin. »
Il n’y a qu’une seule chose à savoir : prendre le temps de déguster chaque instant.
Il n’y a qu’une seule chose à faire : choisir la qualité et non la quantité.
A chaque fois que vous exécutez un mouvement… appliquez-vous… ressentez-le avec vos 5 sens en éveil car oui, le mouvement a des touchers, des sons, des couleurs, des formes, des odeurs, des saveurs.
Dégustez-le et imprégnez-en chaque cellule de votre corps.
Mettez-y tout votre cœur… incarnez-le… autrement dit ne faites pas que le faire, SOYEZ le mouvement.
INCARNEZ…
Quand l’ennui, l’agacement, l’impatience guettent… c’est très probablement que votre ego a pris le dessus sur votre corps… car comment s’ennuyer de ressentir, de vibrer dans la présence à soi… alors, recentrez-vous sur vos sensations ou arrêtez et revenez-y le lendemain… autrement dit lâchez prise…
Mon astuce :
A l’image d’un acteur, mettez votre mouvement en scène : imaginez un décor, une situation, des personnes autour qui font des choses en lien avec le mouvement que vous exécutez… donnez du sens à ce que vous faites… c’est cela incarner…
Prenez le temps de déguster chaque instant…
En appliquant ces 3 clés dans votre pratique, vous verrez que vous enrichirez votre apprentissage et en retirerez une satisfaction incroyable. Elles contribuent aussi à améliorer votre qualité de présence à vous… quand 1 h était nécessaire pour vous nourrir, 5 min peuvent être suffisantes lorsque vous grandissez dans votre pratique.
Et le Ciel est content ;)