Le développement durable, voilà des mots qui sont dans toutes les bouches, dans tous les magazines, journaux, au cœur de l’actualité...
Pourtant, lorsque nous disons «développement durable», de quoi parlons-nous ? A quoi cela fait écho en nous, chez les autres? Est-ce la même chose d’une personne à une autre ?
Pour ma part, le développement durable a été longtemps «la préservation de l’environnement, des ressources» et ce qui vient après c’est... «pour les générations futures». Puis un jour, la traduction anglaise de développement durable a été un véritable déclic, je me suis aperçue que je passais à côté de l’essentiel... En anglais, «développement durable» se dit «sustainable development» littéralement «développement soutenable»... la question immédiate qui m’est alors venue c’est «soutenable pour QUI ?» et ma réponse tout aussi évidente que spontanée a été «pour les Hommes...».
Beaucoup de chartes, programmes, règles ont été mis en place pour préserver l’environnement et les ressources mais tous ont oublié les Humains que nous sommes. Les Humains en tant qu’espèce mais également en tant qu’individu dans nos quotidiens : métro-boulot-dodo.
Si les espèces animales et végétales ont leur arrêté de protection, quels sont les programmes pour améliorer la condition humaine dans nos sociétés aujourd’hui ? Est-ce dans la (sur-) densification des villes ? Dans des territoires devenus si grands qu’ils nous écartèlent entre plusieurs vies ? Dans des infrastructures et des technologies de plus en plus «performantes» pour gagner du temps, du confort ?...
Pourquoi alors le temps nous manque-t-il de façon aussi systématique ? Pourquoi le stress est-il devenu le mal d’aujourd’hui ? Pourquoi est-il si pénible d’aller travailler alors que les machines sont sensées nous faciliter la vie ? Pourquoi autant de violence larvée dans nos quotidiens ? Pourquoi ce malaise (mal-être) au- tour de nous, en nous ? Pourquoi avec tout ce que nous savons faire, la ressource humaine est-elle si peu considérée qu’elle semble être le dernier de nos soucis... d’humains ?
Je pense que le développement durable est avant tout une approche holistique. Il ne s’agit plus de considérer l’Homme comme un système à part autour duquel gravitent les autres systèmes comme des satellites qui lui sont asservis.
Il s’agit de changer notre regard d’Homme pour nous voir comme un des éléments d’un système global qui intègre et inter-connecte dans une cohérence absolue toutes les espèces, les ressources, les éléments : le TOUT.
Pour cela, sans doute faut-il déjà apprendre à prendre soin de l’Humain que nous sommes chacun, en développant des comportements durables vis-à-vis de soi... C’est agir en cohérence avec nos valeurs... Cela demande du courage, de l’audace parce qu’ouvrir les yeux, se réveiller, s’éveiller... c’est pas facile... pourtant c’est aujourd’hui vital...
Prendre soin de l’Humain c’est le remettre au coeur de nos vies. Cela commence par ré-apprendre à s’aimer soi, à s’estimer, à se respecter pour developper sa conscience et devenir et agir en adulte responsable («response able», «response ability» doué de l’habilité à donner la réponse juste à une situation donnée).
Et s’il fallait choisir une seule chose à transmettre à nos enfants c’est CELA : «savoir s’aimer», «savoir-être avec soi»... car comment aimer la Nature et la préserver si on ne sait pas prendre soin de soi... si on ne sait pas s’aimer... un peu...
Car bien sûr que lorsqu’on s’aime, lorsqu’on se respecte, nous résonnons avec la Vie qui est en nous et aussi toute la Vie autour de nous. Nous sommes dés lors capable de nous comporter et d’agir en résonance avec les lois universelles de la Nature car quel être porteur de Vie pourrait agir contre le Nature, contre la Vie ?
S’aimer, se reconnecter à soi, à la Nature c’est sentir la Vie, la ressentir en soi et autour de soi avec ce que nous avons de plus précieux au monde... notre corps... car il incarne par notre naissance la Nature et la Vie mêmes et en EST de fait, une partie intégrale. Ce faisant, il hérite de la Connaissance infinie de la Nature, il ne tient qu’à nous de savoir la révéler...
S’habiter autrement c’est regarder notre corps non plus comme un objet à miroir aux alouettes ou un fantôme mais comme cette expression de la Vie, c’est nous regarder comme des ambassadeurs de la Vie que nous détenons en chacun de nous... c’est faire de la Vie notre essentiel...