Tout a commencé comme votre histoire... Je suis née
Des bouts d'écriture qui mis bout à bout feront peut-être un jour un livre ~(^-^)~
à ma Maman
On ne peut donner que ce qu’on a. J’ai la chance d’avoir reçu l’infini amour de ma Maman. Je devrais donc être capable de pouvoir donner en retour cet amour autour de moi. Pourtant, quand elle est partie, j’ai réalisé que je ne savais pas vraiment ce que c’était « aimer ».
PROLOGUE
En me glissant dans mon corps, j’ai oublié qui je suis et d’où je viens. Comme si changer d’échelle en passant de l’infini au monde fini des formes et des sens enlevait toutes possibilités d’accéder à toutes les autres dimensions jusqu’à leur souvenir.
J’ai grandi et me suis construite autour d’un système de complexes en « trop… » et « pas assez… » à travers la jauge du regard de mes parents, de ma famille, des amis, des professeurs, des copines, des copains, des chefs, des collègues et aussi de multiples évaluations, tests de personnalité, d’intelligence, psychologie, etc, etc.
Je me suis laissée ainsi définir au fil du temps par ce qui était hors de moi pensant accéder à une meilleure connaissance de la personne que je suis avec un droit de « véto » sur ce qui m’était renvoyé : flatteur ou pas ou devrais-je dire rassurant ou pas. Bien sûr, je n’étais pas en reste car je n’ai jamais manqué une occasion de me comparer en « plus… », en « moins… » car comment se définir quand il n’y a aucun repère auquel se référer.
Mes goûts, mes valeurs, le sens que je donne à ce que je fais, à ma vie sont des indicateurs d’importance car ils participent à mon identité dont je ne suis pas peu fière sans parler de mon parcours qui a forgé cette personne que je suis aujourd’hui.
Voilà tout mon arsenal d’échos, de réflecteurs, déflecteurs qui a fait un nid douillet et bien cadré pour en finir avec l’angoisse d’avoir oublié qui je suis juste avant que je naisse et me rassurer dans l’artéfact de cette identité « ego » du monde des formes et des sens : finie, définie, limitée du « je suis… » et du « je ne suis pas… ».
Tout aurait pu continuer ainsi dans le meilleur des mondes finis… sauf qu’un jour alors que je devais avoir une dizaine d’années, piquée et excédée d’être n-ièmement invisible aux yeux de mes parents face à ma sœur adulée et admirée, je n’ai plus voulu me laisser définir. Pour se faire, je me suis fait cette déclaration « Je ne suis peut-être ni brillante, ni jolie et mon avenir est peut-être moins prometteur, mais je mourrai le cœur en paix. ».
C’est peut-être la chose la plus « puissante » que je n’ai jamais pensée car c’est bien ce chemin que j’ai suivi et que j’explore encore aujourd’hui. Même si cette pensée n’a commencé à prendre de la consistance dans ma vie qu’à 36 ans quand j’ai commencé la pratique du tai chi chuan, j’ai le sentiment qu’une main invisible m’a toujours guidée y compris dans les périodes les plus confuses de ma vie vers et sur ce chemin de la paix du cœur.
Jusqu’à il y a peu j’étais pleine de mes valeurs, de mes différences, de mon unicité, de ma spécificité, de mon originalité, de ma fierté, de mon histoire : j’étais imbue de la personne que je suis et de son identité ainsi auto-conférée.
Puis il y a eu ce pas de côté à la faveur d’une n-ième colère où, comme on capte une lueur fugace dans une brume épaisse, j’ai pu percevoir à l’œuvre ce mécanisme automatique et jusqu’alors inconscient de toujours vouloir me différencier (me définir, me caractériser) soit en m’opposant, soit en m’alliant. Et j’ai bien failli ne pas la voir, juste derrière le mécanisme, là, tapie dans l’ombre et bien cachée, la peur de ne pas être aimable aux yeux du monde ou… est-ce à mes propres yeux…
J’en ai lu des livres, des paroles de sagesse avec lesquelles je me suis bercée et abreuvée de bonnes pensées. Je réalise aujourd’hui que je ne faisais que les comprendre car j’en aimais le concept. Pour autant, alors que je croyais sincèrement les appliquer dans mon quotidien en m’excusant de mes écarts, car après tout, je ne suis pas une sainte, force est de constater que là encore, elles faisaient partie du mécanisme automatique et inconscient pour me différencier et conforter cette identité forgée dans le monde des formes et à laquelle ma peur s’accroche.
Juger l’autre ce n’est pas le définir mais c’est se définir. Se définir c’est se différencier, se séparer, se diviser et cela n’a jamais engendrer que les conflits et la guerre.
J’écris pour me souvenir de ce chemin vers la paix intérieure quand il arrive que j’ai l’œil suffisamment ouvert pour voir un rayon à travers l’épaisse nuit de mon ego. Et si tant est que Gandhi ait vu juste avec ses paroles :
« Soyez le changement que vous voulez voir dans ce monde. »,
je veux croire qu’en trouvant la paix en moi, elle s’étendra autour de moi… le jour où… j’ai osé ma liberté.
… à suivre dans une prochaine newsletter : l’Arène